
Nous avons toutes vécu cette scène : il est 19h, vous venez à peine de rentrer, la tête encore pleine de votre journée de travail, et la fameuse question tombe : “Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?”.
Je ne sais pas vous, mais ça a le don de sortir de mes gonds ! Comme si c’était admis que vous aviez anticipé pour toute la famille. C’est la charge mentale que prennent les mères, très souvent…
Donc évidement, à moins d’y avoir pensé dans la journée, vous ne savez pas, vous non plus, quoi faire à manger. Vous ouvrez le frigo et si vous avez de la chance, un éclair de génie vous vient et vous improvisez quelque chose, parfois équilibré, parfois pas du tout. Mais au bout du compte, c’est souvent la fatigue qui décide plus que vous.
Et dans le pire des cas, ça fini en repas commandé en fast-food ou en livraison. Quand ça arrive occasionnellement, c’est plutôt sympa, ça change. Mais quand ça se produit toutes les semaines, ça peut vite déséquilibrer l’équilibre alimentaire.
Bonne nouvelle, il existe une solution toute simple, mais souvent sous-estimée : l’organisation.
Je vous rassure, il ne s’agit pas de passer son dimanche entier à cuisiner ou de vivre avec un tableau Excel collé au frigo. L’organisation des repas, bien pensée, c’est avant tout un soulagement : gain de temps, moins de charge mentale et plus d’équilibre dans l’assiette.
Pourquoi l’organisation des repas peut vous aider à manger plus équilibré ?
L’organisation des repas favorise une alimentation équilibrée car elle fait gagner du temps, évite les choix sous la fatigue et limite les courses de dernière minute. Elle permet aussi d’assurer variété et qualité dans l’assiette, de réduire les tentations de commander des plats rapides et d’augmenter la satisfaction personnelle.
Un gain de temps global dans la gestion du quotidien
Prévoir, c’est éviter les courses de dernière minute et la panique du soir. Parce que c’est beaucoup plus facile d’être créative et de faire un repas équilibré quand les placards et le frigo sont fournis. C’est aussi plus facile de maîtriser son budget course et de ne pas finir dans le rouge à la fin du mois. Et par les temps qui courent, c’est plutôt un avantage non négligeable, qu’en pensez-vous ?
Un cerveau non disponible, ce n’est pas ce qui a de plus objectif pour prendre des décisions
Après une journée de travail, j’ai juste envie de poser mes fesses sur le canapé et poser mon cerveau. Pas vous ? Alors déjà qu’il faut se retrousser les manches, c’est bien plus facile quand tout est déjà réfléchi. Votre organisation, c’est le GPS qui vous dit quoi faire à manger, comment et avec quoi. Bref, il n’y a qu’à se laisser guider et le cerveau souffle. Ce n’est pas du luxe !
Une meilleure qualité des repas est plus facile à maintenir dans le temps
Quand les repas sont organisés, planifiés, il est plus simple d’assurer :
- plus de fait maison,
- plus de variété dans l’assiette sans tourner en boucle sur les 3 mêmes idées,
- les quatre composantes d’une assiette équilibrée (légumes, protéines, féculents, matière grasse).
Ce qui laisse la place à des soirées, plus cool, voire même du temps pour prendre soin de soi en faisant un peu de sport ou passer du temps de qualité en famille ou entre amis.
Moins de tentations c’est certain
Quand il y a déjà un repas équilibré prêt ou prévu, on a beaucoup moins le réflexe du “on commande une pizza ?”. Évidemment, on a tout à fait le droit de se commander une pizza mais ça devient une option, pas une habitude. Puis bon, une pizza fait maison, c’est tout aussi bon, parfois plus gourmand, adaptable aux goûts de tout le monde et moins cher ! Voilà une idée de recette à garder dans un coin de votre organisation de repas.
Une satisfaction personnelle qui n’a pas de prix
Ce serait intéressant d’avoir votre avis là-dessus. J’ai l’impression, avec mon regard de diététicienne nutritionniste, que mes patientes se sentent plus alignées avec leurs envies de mieux manger et leurs objectifs personnels. Quand elles ont mis en place une organisation des repas qui leur convient, ça éloigne du sentiment d’échouer ou de mal manger, qui peut pour certaines, être une pression supplémentaire. Une organisation qui s’adapte à votre quotidien, c’est une habitude durable qui vous aide à maintenir l’équilibre alimentaire pour toute la vie !
Comment mettre en place une organisation alimentaire réaliste ?
Observez vos habitudes et votre quotidien
Voici les éléments à prendre en compte et les questions à se poser :
- le nombre de personnes à la maison
- les horaires de travail (administratifs, horaires décalés, travail de nuit) et d’arrivée à la maison
- qui rentre en premier ?
- combien de temps pour cuisiner en rentrant avant de manger et coucher les enfants ?
- combien de repas sont pris à la maison dans la semaine ?
- est-ce qu’il faut prévoir des gamelles et des collations ? Pour combien de personnes ?
- est-ce que tout le monde peut mettre la main à la pâte en cuisine ?
- quelles sont les soirées chargées dans la semaine ? (activités des enfants, travail tard…)
- quels sont les aliments qui ne passent pas pour tout le monde (aversions, choix alimentaires, allergies ou intolérances à prendre en compte) ?
- sur les week-ends : envie de spontanéité, envie de cuisiner pour le début de semaine ou les jours chargés ?
Planifiez sans rigidité
Se retrouver avec une organisation au carré n’est pas adapté à tout le monde et peut vite devenir une usine à gaz. Vous n’avez pas besoin d’un menu figé du lundi au dimanche. En approche simplifiée, vous pouvez dresser la liste des plats que vous savez faire, qui sont rapides et bons. Et d’en choisir pour la semaine 5 ou 6.
Pour équilibrer votre menue de la semaine, vous pouvez retenir qu’il est intéressant de :
- panacher légumes et féculents dans l’assiette : ça permet de réduire un peu la quantité de féculents et d’avoir des fibres, vitamines et anti-oxydants en plus dans l’assiette. Sans faire compliqué, les crudités, si vous les digérez, demandent peu de temps de préparation et sont souvent appréciés des enfants (carottes râpées ou en bâtonnets, tomates cerise, concombres, lamelles de poivrons…) ou les surgelés non cuisinés.
- avoir 2 repas de poissons (1 gras / 1 maigre) dans les repas de la semaine : le poisson blanc au four est rapide à faire et ne demande pas de surveillance, ce qui permet de doucher les enfants en même temps. Les boîtes de sardines et de maquereau sont très pratiques et ne demandent pas de cuisson (bon à garder pour les soirées chargées qui laissent peu de place à la cuisine)…
- avoir 2 repas végétariens dans la semaine, permet de réduire la consommation de viande, l’impact environnemental et d’augmenter la consommation de légumineuses et donc de fibres. En recettes très rapides vous pouvez vous noter le chili sin carne (haricots rouges/riz), le dahl de lentilles corail avec du riz, le couscous sans viande (semoule + pois chiche) ou encore la chakchouka.
Faites des courses stratégiques
L’organisation des repas c’est comme mettre en place une petite stratégie. Il y a le plan A qu’on vient globalement d’aborder dans les paragraphes au-dessus. Puis il y a le plan B : les aliments de base qui sauvent les repas de la flemme, des soirées où on n’a pas le temps et des retours de vacances où on n’a pas fait les courses. Dans ces cas, il est intéressant d’avoir des aliments presque prêts et peu périssables à la maison :
- les légumineuses en conserve (pois chiches, haricots secs…) ou rapides à cuisiner (lentilles corail)
- les légumes surgelés ou en boîte, voire des crudités rapides à laver
- les féculents rapides à cuisiner (semoule, millet, sarrasin, riz basmati), certaines pâtes semi-complètes ou complètes se cuisinent rapidement aussi, il vous suffit de regarder le temps de cuisson sur l’emballage.
- les protéines faciles : œufs, conserves de poisson, tofu, steak haché congelé. Et les légumineuses en boîte, qui sont aussi une source de protéines.
Prenez de l’avance sans vous faire des nœuds au cerveau
En fin de journée, il n’est pas forcément évident de sortir 3 casseroles et d’avoir la patate pour cuisiner. Mais on peut mettre en place des petits réflexes pour prendre de l’avance, et je ne parle pas de batch cooking ! On peut par exemple :
- laver les légumes quand on rentre du marché et les mettre dans des boîtes ou sachets dans le frigo => ils sont prêts à l’emploi pour la semaine
- cuire un féculent en plus grande quantité => vous aurez un féculent prêt pour le repas suivant. Et ça vaut pour un plat entier aussi.
- congeler les plats en sauce réalisés en gros => vous n’aurez qu’à le sortir un soir de flemme ou de soirée chargée, puis ça évite de manger le même plat pendant 3 jours.
Gardez une marge de liberté parce qu’on ne peut pas toujours tout prévoir
Pour les soirs où rien ne se passe comme prévu, vous pouvez retenir ces quelques idées de repas à faire avec ce que vous avez :
- pizza ou tarte fine maison avec ce qu’il reste dans le frigo (une pâte se fait en 10 min avec un peu de farine, de l’eau, du sel, et selon la pâte 1 oeuf, de la levure ou du beurre)
- omelette de restes
- soupe de légumes rapides avec les légumes qui trainent dans le frigo et croutons de pain rassis
- faire un repas d’assemblage. Exemple 1 : semoule minute, haricots verts et maquereau sauce moutarde // exemple 2 : pomme de terre, carottes vapeur et œufs avec une cuillère à café légèrement bombée de mayonnaise sur le tout
- sortir un repas maison que vous avez précédemment congelé.
Et si vous avez le temps et les ingrédients, laissez libre cours à votre créativité !
Comment tenir l’organisation des repas dans le temps, sans se lasser ?
Comme Rome ne s’est pas faite en un jour. Il est fort probable que ces changements soient durs à tenir si vous changez tout d’un coup ou que les changements ne sont pas adaptés à votre quotidien.
Dites-vous que ce ne sera pas parfait du premier coup, et que vous allez tester/améliorer votre process d’organisation des repas, il sera donc intéressant de :
- retenir les recettes qui marchent et qui plaisent à toute la famille dans une liste “repas à succès”.
- Changer petit à petit en planifiant les dîners d’abord, puis d’élargir.
- Se rappeler que l’organisation des repas doit être un soutien, pas une contrainte. Si c’est le contraire, posez-vous pour définir ce qui bloque.
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L’organisation à la maison n’est pas une contrainte supplémentaire. C’est une façon de se libérer l’esprit, de manger avec plus de plaisir et d’équilibre, sans y passer plus de temps.
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